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CCLXI. — Lettres patentes du Roy
20 février i5i2 !-'.
L'an mil vc et xi, le ... jour de Fevrier, maistre Germain de Marle, general maistre des Monnoyes, vint au Bureau de la Ville et monstra et exhiba à mess" Prevost des Marchans et Eschevins unes lettres patentes du Roy concernans le fait et police des mon­noyes, desquelles la teneur s'ensuyt :
3 février.
"LOYS, par la grace de Dieu Roy de France, à tous ceulx qui ces presentes verront, salut.
" Comme pour, obvier à plusieurs abuz qui se fai­soient et commettoyent en nostre royaulme ou fait, cours et mises des monnoyes, ayons puis n'a gueres par advys ct deliberacion des gens en ce congnois­sans fait plusieurs ordonnances et editz tant pour prohiber et deffendre le cours et mises desd, mon­noyes estranges, que aussi de ne prendre noz escuz au soleil et couronne que pour les pris que leur donnons par nosd. ordonnances; et en oultre ont esté advisez pour la çontinuacion de l'ouvraige que faisons faire en noz monoyes concernans le bien de la chose pu­blique de nostred. Royaulme, pays, terres et sei­gneuries, certains autres pointz et articles cy après declerez estre necessaires et requiz d'estre faiz et or­donnez : savoir faisons que nous, voulans etdesirans donner ordre et provision au fait desd, monnoyes comme chose qui grandement touche le bien et utilité delad, chose publique de nostred.Royaulme, avons, par l'advis et deliberacion que dessus, voulu, statué et ordonné, voulons, statuons et ordonnons de nostre puissance et auctorité royal par ces presentes ce qui s'ensuit :
"C'est assavoir que tous les ouvriers de nosd. monnoyes, tant de nostre Royaulme que de Daul-phiné et Provence, tailleront les deniers et especes d'or et d'argent, blancs et noirs, qui seront forgez esd. monnoyes de leur droit poix et recours dedans leurs remedes, sur peine de refondre l'ouvraige et le ouvrer de rechef à leurs despens et de payer au maistre particulier l'interest qu'il auroit aud. ou­vraige refondu, et sur les peines contenues en noz ordonnances.
"Item, que chascun prevost des ouvriers et mon­noiers ou leurs commis seront tenuz d'oresnavant.
TOUCHANT LA POLICE DES MONNOIES.
(Fol. 2i5 v°.)
faire registre de toute la matiere d'or et d'argent qui leur sera baillée pour ouvrer et monnoyer et des si-sailles, pour iceulx .registres veoir et visiter quant besoing sera.
«Item, que l'essayeur de chascune monnoye fera essay de l'or de chascune fonte en la presence des gardes ou de l'ung d'eulx avant qu'il soit baillé à ouvrer par le maistre, non obstant qu'ilz avoient acoustumé par cy devant de le faire.
"Item, et affin que aucun ouvraige d'or et d'ar­gent blanc et noir ne se passe en delivrance qui ne soit de bon poix, loy et recours, les deux gardes, tailleurs, essayeurs, contregardes et maistre particu­lier feront continuelle residence en leurs offices, pour, chascun en droit soy, les exercer selon le con­tenu en nosd. ordonnances. Et oultre, seront tenuz d'estre tous presens à veoir fere les délivrances, et y appelleront lesd, prévosts des ouvriers et mon-noyers du serment de France et de l'Empire, avec six bons personnaiges des plus expers et congnoissans en poix et loy telz que par Ies Maire et Eschevins ou autres commis au gouvernement des communautez des villes où sera ouvré et monnoyé seront deputez; lesquelz gardes, tailleurs, essayeurs et contregardes seront tenuz, devant que fere icelles délivrances, faire fere ung autre essay de la matiere monnoyée preste à delivrer par led. essayeur en leurs presences et des dessusd, appellez, et d'icelles délivrances pe­ser les deniers et especes piece après autre et au marc pourveoir si lesd, deniers seront bons à deli­vrer tant en poix que en loy ; et s'ilz ne se treuvent bons, seront reffonduz et ouvrez de rechef de leur droit poix et loy; et où lesd, deniers seront bons à delivrer, la delivrance s'en fera par lesd, officiers, les dessusd, appellez; et icelles faictes signeront tous ensemble de leurs mains les registres d'icelles déli­vrances pour approbacion de la bonté d'icelles déli­vrances, tant en poix que en loix. El en oultre feront lesd, gardes de leur part diligence, non obstant lesd., essaiz, de recongnoistre si l'or sera dedans les re­medes, affin de le passer en delivrance, et à la charge que lesd, gardes, officiers et maistres particuliers responderont des faultes si aucunne s'en treuve aud. ouvraige.
La date, restée en blanc au Registre, a été déterminée d'après celle de la requête qui termine cet article.